samedi 14 mars 2009

Port Augusta c'est moche


Cher journal intime,

Nous sommes arrivés ce 14 mars à Port Augusta, une grande ville de 10000 habitants. La ville n’est pas franchement belle, pour être honnête, elle pue au sens propre et figuré. Il faut vraiment y être né pour y vivre. Journal, tu te demandes pourquoi nous y sommes restés 5 jours, c’est une question légitime !

Et bien figure toi que Port Augusta c’est le départ de la Eyre Highway. C’est une grande route qui s’arrête à Norseman (600 habitants) 1800km plus loin à l’ouest dans l’état du Western Australia. Entre Port Augusta et Norseman, il y a Ceduna (2000 habitants) et après une dizaine de villages (de plusieurs dizaines de personnes) et des stations relais pour ne pas tomber en panne d’essence. Et oui tomber une panne serait une très mauvaise idée, se faire remorquer sur des distances de plusieurs centaines de km ça coûte cher…Sans compter que l’on traverse une région désertique, la Nullarbor Plain (la plaine sans arbres), non loin de là a été enregistré le record de température à l’ombre d’Australie (51°C). Alors oui cher journal, on s’est dit que ça serait une chouette idée de faire inspecter notre merveilleux utilitaire préféré.

Port Augusta nous accueille

Nous sommes donc arrivés ce samedi 14 mars à 11h30 du matin. Ce qui ne fut pas la meilleure idée de notre voyage (c’est la faute au Flinders Ranges NP qui fermait le week end, voir page précédente ô cher journal), tous les garages fermaient à midi et ré ouvraient lundi. Les rares ouverts ce samedi après midi étaient complet en ce jour de fête à Port Augusta. Et oui, le stade de foot accueillait une manifestation hautement culturelle, le rendez vous des voitures de Jackie du South Australia…Le camping du coin nous a donc gentiment accueilli contre l’échange d’un billet. Et ô joie, il y avait une piscine, ça fait du bien, les températures descendent rarement en dessous de 30°C dans cette région. On est tout de même à la fin de l’été.



Initiation à la culture aborigène

Cher journal, tu commences à nous connaître, deux nuits d’affilée dans un camping payant c’est pas dans nos habitudes. Alors on a décidé de ruser pour ce que l’on pensait être notre dernière nuit à Port Augusta la ville maudite. Opération dodo en centre ville. Mais avant de rouler la viande dans le torchon, il faut bien se remplir la panse. Direction les barbecues du gigantesque centre-ville. Nous essayâmes de démarrer le premier barbecue sans succès. Et là une femme aborigène nous appelle et nous montre un barbecue qui fonctionne. Et oui cher journal, c’est la première fois que nous rencontrons un représentant des premiers habitants de la terre australe. Pas étonnant que ce soit à Port Augusta, de nombreux aborigènes vivent ici à l’occidentale (c.a.d faire du shopping, manger gras, faire du shopping, manger gras et regarder Arthur à la TV).

De fil en aiguille, nous découvrons la triste vérité, notre messie du barbecue n’est autre qu’une SDF pochtronne. Comment l’avons-nous deviné ? Grâce à une subtile analyse du breuvage contenu dans sa gourde combinée à une analyse pointue de la conversation. « Welcome to my country », « Merci madame, c’est très gentil », « Where do you come from », « France », « Welcome to my country », « Merci encore madame », « Where do you come from », ah impression de déjà entendu...

En tout cas, cher journal, sache que l’on s’est fait berner comme des gros touristes allemands. Une fois que tu as ferré un poisson comme celui là, c’est dur de s’en défaire. Par politesse, nous avons fait durer la conversation jusqu’à ce que notre festin soit chaud. On s’est dit « ouf c’est bon, elle va nous lâcher la jambe la grosse reloud » et beh non ! Elle a fait preuve de professionnalisme avec un attrape nigaud classique « vous allez m’insulter si vous partez manger plus loin ». « bon d’accord, viens avec nous ». Et là en chemin, (3m plus loin), on croise un abo bourré allongé dans l’herbe. Bourré est un faible mot, les bretons et les basques peuvent aller se coucher, c’est un autre niveau. C’était le frère de la sorcière (soi-disant). Evidemment il vient s’asseoir à la table avec nous.

Le repas a pris une tournure comique et triste à la fois. La sorcière nous a présenté son frère comme étant un homme super important, genre grand manitou de l’ONU des aborigènes. Qu’il pouvait parler de nous à ses potes au cas où on tomberait en panne en plein milieu du désert et qu’ils viendraient nous aider. Qu’ils avaient déjà aidé des japonais qui s’étaient retrouvés dans cette situation…et blablablalbalbla….Le petit souci c’est que le grand chef sentait légèrement la merde et n’arrivait à prononcer que les mots « Ayer’s Rock » en boucle. Et que en échange de leur services, il fallait leur filer la bouffe…On a finalement abandonné nos protecteurs et on est parti bouffer ailleurs.

C’était la première fois que l’on parlait à des aborigènes, dommage dommage… Il ne fait aucun doute que nous ferons de meilleures rencontres dans les mois à venir.



Garage Party

Cher journal, tu sais à quel point on aime les garagistes. Nous avons eu à Port Augusta une bonne et une mauvaise expérience avec ces énergumènes. Nous avons fait faire à notre cher bousin une jolie vidange, un petit contrôle médical ainsi que la réparation de notre écrou de roue cassé (gênant en cas de crevaison). Vidange OK, santé du bousin OK mais, car il y a toujours un « mais » avec nos amis garagistes, ils n’avaient pas en stock d’écrou neuf pour la roue. Ils nous ont indiqué le premier Ford Auto Parts du coin au cas où ils auraient la pièce en stock. Ils l’avaient pas. « On l’aura pas avant mercredi » aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah deux jours de plus dans Port Augusta notre ville chouchou…De toute façon pas le choix, va pour l’écrou dans deux jours. « C’est sûr qu’on l’aura mercredi, parce que bon Port Augusta, c’est moche. » « Yeah, take it easy mate ».

Lundi on s’ennuie (c’est pas vrai, on a trouvé à s’occuper)

Cool une journée de plus à traîner en ville, heureusement que la state library nous offre le wifi gratuit pas cher. On a re croisé nos potes les abos (ils avaient recruté d’autres pochtrons) au barbecue. Cette fois on a été fort, on a appliqué à la lettre la technique anti-reloud qui nous manquera certainement en France : parler que français.

Mardi on s’ennuie aussi (c’est pas vrai, on a trouvé à s’occuper)

Encore une journée à tuer, cette fois on va au camping, il fait beau on profite de la piscine (dur dur la vie).

Mercredi on s’en va (normalement)

Yeaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!!!!!!

On est mercredi (= on se casse de Port Augusta). On saute dans notre VAN, on trace jusqu'à Ford Auto Parts ! Le mec nous file l’écrou, il ressemble pas trop à ce qu’il nous faut…Bon bon bon, c’est pas grave, on file au garage pour qu’il nous l’installe. Le mec attaque l’ancien écrou cassé au chalumeau, c’est bon on reste calme, ça doit être normal. Ecrou installé avec succès !!!!!!!!! Mais le type nous annonce que Ford nous a commandé la mauvaise pièce et que heureusement ils l’avaient commandé au cas où. Sympa Ford, on est resté bloqué deux jours juste pour attendre un écrou à 5euro et même pas foutu de fournir le bon… Heureusement que notre garagiste a assuré (pour une fois qu’on se fait pas arnaquer, c’est trop beau). Allez on retourne à Ford Auto Parts pour se faire rembourser, le mec a esquissé un léger désolé et encore un « take it easy »…Je vais t’en mettre des « take it easy » gros naze.

Mais le principal c’est que l’on puisse enfin partir ! Et si vous avez tout lu jusqu’au bout c’est gentil, nous ça nous aura occupé pendant les longues heures de conduites sur la Eyre Highway.



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